Un secteur fragilisé

La presse culturelle une spécialité plus précaire que les autres ?

 


La presse traverse actuellement une crise qui touche plusieurs secteurs, dont la culture, le people et le féminin. Dans le domaine culturel, cette crise se manifeste par une réduction de l'attention des annonceurs et des investissements, ce qui diminue la rentabilité des médias spécialisés. En conséquence, des coupes budgétaires et des suppressions de postes deviennent de plus en plus courantes. Un exemple frappant de cette situation est celui de Konbini, où huit licenciements ont récemment eu lieu, soit un quart de la rédaction, malgré la grande visibilité et les nombreuses opportunités qu'offre le média.

Cette précarité dans le journalisme n’est malheureusement pas nouvelle. Pour beaucoup de journalistes, la traversée de périodes de précarité est un passage obligé. En dehors des postes permanents, ils doivent souvent se contenter de piges, qui ne garantissent aucune stabilité financière. Pour aggraver les choses, certains médias incitent leurs pigistes à créer un statut d'auto-entrepreneur, ce qui constitue une pratique illégale dans la mesure où ils devraient bénéficier d'un contrat de travail et d’un bulletin de paie. Cette situation, où le paiement se fait sur facture, voire en droits d’auteur, est bien moins rémunératrice que celle d’un pigiste payé selon la convention collective des journalistes. En résumé, le secteur de la presse est aujourd’hui à un carrefour, où la précarité des journalistes et les difficultés financières des médias risquent de redéfinir l'avenir du journalisme.