L'impact des influenceurs sur la presse culturelle 

La presse culturelle se fait-elle doubler par les bloggeurs et les réseaux sociaux ?

 


La question de la légitimité des influenceurs et blogueurs dans l'accès à la culture devient de plus en plus cruciale pour les journalistes. Depuis quelque temps, ces créateurs de contenu, présents sur des plateformes comme Instagram, TikTok ou YouTube, redéfinissent les règles du jeu en matière de communication culturelle. En touchant un large public de manière directe et rapide, sans passer par les canaux médiatiques traditionnels, ils deviennent de sérieux concurrents de la presse classique. Leurs formats courts et visuels séduisent particulièrement un public jeune, avide de contenu facile et accessible. Cependant, cette nouvelle dynamique soulève plusieurs interrogations.

Tout d'abord, la plupart des influenceurs ne possèdent pas la rigueur journalistique nécessaire pour offrir des analyses approfondies ou des recherches sérieuses. Cela ouvre la voie à un contenu souvent superficiel, et dans certains cas, à la propagation de fake news. Une étude menée en 2018 par le MIT a d’ailleurs démontré que les fausses informations se répandent bien plus rapidement que les informations vérifiées.

Autre problème : la question de la légitimité. De nombreux influenceurs, souvent non spécialisés dans la culture, se voient offrir des opportunités qui étaient autrefois réservées aux journalistes professionnels, même ceux issus de grands médias. 

En fin de compte, si certains influenceurs réussissent à produire un contenu pertinent, la tendance générale montre que le journalisme culturel se fragmente, tandis que des contenus plus commerciaux et moins approfondis prennent de l'ampleur. Le métier de journaliste semble se précariser davantage, tandis que les espaces consacrés à une information de qualité se réduisent, laissant place à des publicités déguisées.